Informations pour les partenaires

 

Cohabiter avec un partenaire qui consomme en excès peut être difficile et émotionnelleemnt douloureux. Toute relation de couple est différente. Il est donc évidemment impossible d'aborder ici tous les problèmes et effets possibles. Néanmoins, nous vous livrons ci-après quelques indications que vous pouvez prendre en considération. A la lecture des lignes ci-dessous, il vous apparaitra qu'un suivi pychologique peut vous aider à mieux vivre cette situation et à acquérir des outils permettant d'aider votre conjoint tout en vous préservant un maximum.

1. Ce qu'il vaut mieux éviter :

  • Vous demander continuellement si votre partenaire consomme à cause de vous. Ce n'est pas votre faute. Il consomme seul, ce n'est pas de votre responsabilité.
  • Ne présumez pas que vous êtes capable de résoudre le problème de consommation de votre partenaire. Vous pouvez faire tout ce que vous voulez, vous ne pourrez pas le «sauver». C'est-à-dire que vous ne pouvez pas l'amener à arrêter sa consommation excessive. Il n'y a qu'une seule personne qui soit en mesure de le faire : c'est votre partenaire et lui seul.
  • N'essayez pas de résoudre tous les problèmes découlant de la consommation de votre partenaire. Vous l'avez peut-être fait quelques fois au départ de bonnes intentions, ou parce que vous vouliez vous montrer «solidaire» de votre partenaire. Une troisième possibilité est que vous aviez honte et que vous essayiez de cacher le problème aux autres. Le fait de continuer à agir ainsi de manière systématique n'aide pas le dépendant à reconsidérer sa consommation. En effet, ce dernier ne se rend alors que relativement peu compte des inconvénients liés à sa consommation. Or, ce n'est qu'après avoir pesé le pour et le contre qu'interviendra la décision de changer de comportement. Si vous éliminez la plupart des inconvénients, cela ne peut pas faire naître une motivation pour changer des habitudes de consommation.
  • Essayez de ne pas toujours vous adapter aux habitudes de consommation de votre partenaire. Par exemple, il est inutile de rester à la maison en espérant qu'il ne boira pas.
  • Bien que cela ne réussisse pas toujours dans des moments chargés en émotions : évitez de faire sans cesse des reproches au sujet de la consommation elle-même. Il est préférable d'essayer de mettre sur la table les conséquences de celle-ci. En d'autres termes, les inconvénients que vous rencontrez en raison de la consommation de votre partenaire.
  • N'engagez pas de conversations approfondies ou émotionnelles lorsque votre partenaire est sous influence du produit.

  

2. Ce que vous pouvez faire :

 

  • Continuez à prendre bien soin de vous. Avant que vous ne vous en rendiez compte, vous serez constamment occupé par votre partenaire et ses problèmes. En particulier si la boisson est au centre de la vie de votre partenaire, il est vital pour vous de continuer à mener votre propre vie. Continuez à faire les choses que vous aimiez, n'évitez pas votre cercle d'amis, n'arrêtez pas de vous adonner à vos passe-temps et restez attentif à vos enfants.
  • Parlez-en à quelqu'un en qui vous avez confiance. Vous en avez besoin pour pouvoir voir les choses avec du recul. Vous pouvez aussi recourir à une aide professionnelle. D'un autre côté, ne vous laissez pas forcer à en parler. C'est vous qui décidez avec qui vous voulez parler et ce que vous dites.
  • Vous avez le droit de dire clairement à votre partenaire quels sont les inconvénients que vous rencontrez à cause de sa consommation. Dites-lui ce que vous pensez du fait que des rendez-vous ne sont pas honorés, que l'ambiance à la maison est tendue, qu'il y a trop d'argent dépensé, etc. Il n'est pas utile de parler de la boisson (cela ne suscitera que de la résistance).
  • Vous avez également le droit de fixer des limites. Certaines personnes deviennent agressives quand elles ont consommé. Vous ne devez jamais accepter la violence. Vous n'êtes pas responsable de la consommation de votre partenaire et certainement pas non plus du comportement violent qui en résulte.
  • S'il est possible de discuter des problèmes sous-jacents du dépendant, vous pouvez les écouter. Ne condamnez pas et ne critiquez pas. C'est peut-être aussi l'occasion de dire clairement que consommer ne contribue pas à une solution, mais que cela ne fait qu'aggraver les problèmes.
  • Vous pouvez aussi signaler que vous vous faites du souci et que vous souhaitez prêter main forte dans la mesure du possible (sans pour autant masquer les problèmes).

 

3. Que faire si vous avez encore des enfants ?

 

  • Si vous avez encore des enfants, ils sentiront sans aucun doute, tôt ou tard, que quelque chose ne va pas. Ils peuvent aussi se retrouver directement confrontés aux aspects les moins reluisants de la consommation de votre partenaire. Essayez, dans tous les cas, de leur expliquer ce qui se passe. Le mieux est de le faire dans un moment où vous êtes assez calme vous-même. Essayez de parler à leur «niveau», c'est-à-dire de façon adaptée à leur âge, mais ne les impliquez pas dans les problèmes relationnels que vous rencontrez avec votre partenaire. Il vaut mieux le faire avec votre partenaire ou avec un autre adulte de confiance.
  • Tous les enfants peuvent réagir différemment. Certains ont l'illusion de pouvoir résoudre les problèmes de leurs parents s'il font de leur mieux. Certains se fâchent, commencent à se renfermer et se rebellent. Ces réactions nécessiteront plus d'attention et d'autorité de votre part. D'autres encore «feront comme si de rien n'était» ou essaieront de détourner l'attention.
  • Faites clairement comprendre aux enfants qu'ils ne sont pas responsables et qu'ils ne peuvent rien faire pour les problèmes de consommation de votre partenaire. Essayez d'écouter ce qu'ils ressentent par rapport à l'ensemble de la situation et quelles sont les solutions qu'ils trouvent pour eux-mêmes. S'ils se rebellent, vous devrez également fixer des limites.

 

4. Quand la goutte fait déborder le vase :

 

  • Lorsque les tensions sont vives entre vous et votre partenaire ou lorsque les problèmes de consommation traînent en longueur, cela peut être destructeur pour vous-même. Vous commencez à douter de tout, vous avez l'impression de tourner en rond. Vous pouvez aussi parfois éprouver de la rage et souhaiter secrètement la mort de votre partenaire. Ces sentiments sont généralement un signe que vous dépassez votre limite.
  • Vous pouvez commencer à penser à rompre avec votre partenaire, à divorcer. Si vous deviez prendre cette décision, vous seriez dans votre bon droit. Mais vous seul pouvez prendre cette décision.
  • Même si vous avez un certain nombre de personnes de confiance dans votre entourage immédiat, il peut toujours être intéressant de parler avec une personne extérieure comme un psychologue .

 

(Source www.aide-alcool.be)